Un joyau de l’Adriatique en vogue mais fragilisé par le tourisme de masse…
Du nord au sud, en partant de la mer adriatique pour s’écouler dans la mer Ionnienne, la Riviera Albanaise s’étend sur près de 130 km. Entre les villes de Vlorë (Vlora) et de Sarandë (Saranda), une route parfois sinueuse et bravant la montagne offre aux voyageurs des panoramas incroyables. De ce “promontoire”, on aperçoit les eaux turquoises et les plages cachées de la Riviera…
○ Que penser de la Riviera albanaise aujourd’hui ? ○
Si il y a encore quelques années, l’Albanie restait une destination touristique confidentielle, sa médiatisation lui a valu un flux constant de touristes et de voyageurs européens. En revanche l’arrière-pays semble “épargné”. Ses deux plus belles villes inscrites au patrimoine de l’Unesco, Berat et Gjirokastër, sont deux étapes agréables et à voir absolument pour tout voyage en Albanie. Se rendre dans ce pays pour visiter seulement la riviera albanaise est une erreur. Sachez-le. Non pas que la Riviera albanaise n’en vaut pas la peine mais vous aurez d’une, une image faussée du pays et deux, un sentiment de vous être fait avoir.
Quand on vient de parcourir l’intérieur des enchanteresses terres albanaises, deux choses frappent lorsqu’on arrive sur la Riviera : la quantité de béton récent et les prix. On n’a plus l’impression d’être dans le même pays. Exit l’étrange contraste entre les bâtiments rustauds de l’époque communiste et l’antique architecture ottomane… Ici, c’est plutôt de la construction insipide érigée à la va-vite pour accueillir rapidement un maximum de touristes. Quant aux prix, s’ils restent très raisonnables pour un ressortissant d’Europe Occidentale, ils sont deux à quatre fois supérieurs que ceux de l’intérieur du pays. Et pourtant, c’est moins beau, moins bon et moins charmant.
○ Pourquoi aller sur la Riviera albanaise ? ○
Alors pourquoi vous recommanderais-je d’y aller ? Tout simplement parce qu’en s’écartant un peu des sentiers battus, on peut y dénicher quelques pépites. La côte elle-même est splendide.
En partant de Vlorë, on se retrouve entre mer et montagnes avec un panorama sur toute la Riviera. Au sommet, la vue est vraiment incroyable. Sur la route, les nombreux lacets permettent d’admirer le paysage.
Si vous vous renseignez un peu, vous trouverez de belles plages et de charmantes petites criques qui ne sont pas forcément toutes tapissées de chaises longues, parasols et prises d’assauts par des hordes de touristes. L’inconvénient, c’est qu’il va parfois falloir vous armer de courage pour y accéder. Donc n’oubliez pas de mettre de bonnes chaussures dans votre valise, il y aura de la marche en terrain accidenté. Pour ceux qui aiment le sable fin, sachez aussi qu’il est rare en Albanie et totalement absent des plus belles plages que j’ai vues.
Au rayon des bons points, il faut aussi noter la beauté de la route côtière, offrant parfois de magnifiques panoramas, les villages charmants et pittoresques qui se cachent dans les collines (Vuno, le vieux Himarë…), l’étonnant site archéologique de Butrint, quelques établissements exceptionnels et incroyablement abordables pour un touriste occidental (l’hôtel Liro à Vlorë ou Palermiti Luxury Rooms à Himarë…), et encore et toujours l’accueil souriant et chaleureux des Albanais. Sans oublier un aspect insolite : sur certaines plages, vous apercevrez plusieurs anciens bunkers de l’ère communiste albanaise dissimulés dans les fourrés…
N’allez surtout pas en Albanie uniquement pour le front de mer. Mais si vous y allez, explorez aussi la Riviera hors des sentiers battus, les petites criques authentiques et quasi-désertes (il faut juste marcher un peu plus).
○ Que voir sur la Riviera albanaise ? ○
Si je déconseille Vlorë, la deuxième plus grande ville portuaire de l’Albanie (très bétonnée et peu d’intérêt), j’ai séjourné dans l’un des meilleurs hôtels pour son emplacement sur une falaise : l’hôtel Liro.
Pour séjourner sur la côte, je conseille Himarë et ses alentours. J’ai été un peu déçue par la péninsule de Ksamil, au sud de la Riviera. En effet malgré un bel environnement, Ksamil est défiguré par les constructions en béton sans cachet. Son littoral aurait dû mieux être exploité pour la métamorphoser en station charmante et authentique.
Pour accéder aux plus belles plages de la Riviera, louer un bateau ou réserver une excursion pour découvrir les baies et les criques peu fréquentées ou inaccessibles par les voies terriennes. Comme la baie de Kakome, où l’entrée est fermé au public (Pirate’s cave, Filikuri Beach, Grama Bay…).
Amateurs de culture, vous ne devez pas passer à côté du site archéologique de Butrint, la ville antique de Butrint est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Et pourquoi ne pas visiter les ruines du château-fort d’Himarë, la forteresse d’Ali Pasha, étonnamment bien conservé malgré les assauts des embruns et ses 200 ans d’histoire mouvementée ? Il est petit et se visite rapidement. À coupler avec une journée farniente à Porto Palermo.
Pour les amateurs de faune et de flore sauvages, le parc national de Llogara ravira les randonneurs.
Toute personne amatrice d’eaux turquoises et de ciels bleus ne pourra s’empêcher de baver d’envie devant l’étalage de photos de carte postale que nous propose Google lorsque l’on y tape le titre de cet article ! Oubliez les photos de Google. Il y a du beau et du bon dans cette Riviera Albanaise, mais surtout, elle se mérite !
○ Informations ○
► À qui conseiller ? A tous ! Couple, famille, célibataire, fêtards, sportifs, amoureux de la nature, amateur de voyage culturel... ► Que faire ? Louer une voiture pour visiter et se déplacer sur la côte, faire du shopping à Saranda, se baigner, visiter les villages (Himarë, Vuno),
se rendre en pédalo sur les trois îlots de Ksamil, trouver les jolies criques peu fréquentées
en bateau (Pirate's cave, Filikuri Beach, Grama Bay...)
► Que voir ? Porto Palermo (et le château de Pacha Ali), Butrint, le Blue eye (si vous avez le temps). En s'éloignant de la côte : Gjirokastër
et plus loin les sources d'eau chaudes
de Permët (Kadiu Bridge, Benja Thermal Baths), les ruines du château-fort d’Himarë,
le monastère de Zvërnec, le château vénitien d'Ali Pacha, le château de Borsh...
► Couchers de soleil pour instagrammeurs A l'hôtel Liro à Vlore ► Argent Le pays le moins cher d'Europe. En gros, tout est divisé par trois mais les prix
augmentent à la vitesse de l'arrivée des touristes... ► Achat Il n'y a rien de parfaitement typique sur la Riviera. Vous trouverez des objets
artisanaux au bazar de Gjirokastër ou des petits tapis et napperons en dentelle à Berat. ► Food Baklava, Byrek, le cognac Skënderbeu
► Quand partir ? De juin à septembre. Les pluies sont abondantes d'octobre à mai. ► Enquiquinements Mise à part les routes parfois en mauvais état et les chiens errants,
il n'y a aucun souci
Comment y aller ? vous avez deux options pour vous rendre sur la Riviera albanaise de Paris. Soit un vol jusqu’à la capitale Tirana (souvent avec correspondance) puis ensuite vous vous rendez sur la côte en voiture ou par bus. Soit un vol pour Corfou en Grèce, puis vous prenez le ferry pour Saranda, en Albanie.
Bon à savoir : Il est conseillé de louer un véhicule (plutôt un 4*4, car les routes ne sont pas toujours en bon état. Mais ici dans le Sud, elles sont en quasi-parfait état, du fait que le tourisme y soit bien plus développé que dans le reste du pays.) pour profiter de la région. Il n’existe pas de réseau ferroviaire et les bus partent quand ils sont pleins. N’étant pas toujours à l’heure, vous perdrez donc du temps et vous ne verrez pas certains endroits plus isolés avec les transports en commun. Se munir de Google Satellite pour certaines petites routes.
Où dormir ? : Palermiti Luxury Rooms (Himare), Hôtel Liro (Vlore), John’s Guesthouse (Ksamil)
A lire : Voyage en Albanie : Gjirokastër, Ksamil, Butrint, Himarë, Vlorë, Tirana #2
Gjirokastër
Le vieux bazar, la nuit
Une « Kulle » (kullë signifiant « tour » en turc). Ces maisons-tours fortifiées appartenaient aux membres de l’administration ottomane et aux riches marchands.
Te Kubé : à la fois café, galerie d’art et boutique
The Blue Eye
Butrint
Au début du site, un collectif d’artisans s’est installé pour présenter leur travail
Les 3 îlots de Ksamil
Vue sur les 4 îles de Ksamil
On prend un pédalo pour visiter les eaux alentours. 100 lekë pour faire 1 heure de pédalo
600 lekë pour un sunbed
Porto Palermo…
Llamani beach
Gjipe beach
Le vieux Himarë
Vuno village
L’architecture dans le sud de L’Albanie : les petits villages le long de la mer Ionienne rappellent celle de la Grèce.