Une beauté sauvage dont le spectacle se mérite
Si Astypalée m’a tant fait rêver, ce n’était pas pour ses plages. Attention, il y en a de très belles, mais elles ne sont pas la principale valeur ajoutée de l’île. L’une d’entre elles a pourtant profondément marqué ma mémoire. Oui elle est magnifique, très sauvage et ses eaux sont translucides… mais si j’en ai gardé un souvenir si fort, c’est aussi parce qu’elle ne s’offre pas à vous sur un plateau d’argent. Elle a un prix. Soit en monnaie sonnante et trébuchante (si vous vous y rendez par bateau), soit en sueur et en effort brut si vous choisissez la voie piétonne que nous avons empruntée.
○ Agios Ioannis, Astypalée ○
Nous nous sommes rendus en Quad (environ 40 mn de route depuis la Chora) à la charmante petite église Agios Ioannis qui surplombe la plage du même nom. Là, devant l’église, vous pouvez garer votre véhicule sur un petit parking. Il ne vous servira plus à rien pour la suite. Et c’est là que ça devient sérieux. Déjà, nous avions mal choisi notre heure. 15 heures de l’après-midi : gros cagnard, près de 40°C à l’ombre.
Le sentier qui descend vers la plage n’est pas facile à trouver. En effet, les rares indications sont affichées en alphabet grec, et le départ est très contre-intuitif. Il vous faudra tout d’abord traverser le parvis de l’église et en descendre les marches. Jusque là tout va bien. Mais ensuite, il faut immédiatement partir vers la gauche, à presque 180° (soit pratiquement tourner le dos à la direction de la plage). Il y a un petit portail à ouvrir, et à refermer derrière soi (il y a des moutons en semi-liberté dans le coin, et il y a plusieurs autres portails de ce type sur le début de l’itinéraire), puis il faut contourner une petite propriété (qui se trouvera sur votre droite) avant de re-bifurquer en direction de la plage en longeant un grillage. Ensuite, le sentier est balisé par des points de peinture rouge, la plupart sur des pierres. Essayez de bien les suivre, même s’ils ne sont pas toujours faciles à repérer, afin d’éviter de vous retrouver dans une impasse ou un passage difficilement praticable.
Il nous aura fallu environ 45 mn pour descendre et profiter de la beauté sauvage de cette baie, l’une des plus larges de l’île. Nous étions pratiquement seuls au monde, à peine visible des deux ou trois autres baigneurs présents, venus par bateaux et installés à l’autre bout de la baie.
La remontée est évidemment difficile (environ 250 m de dénivelé tout de même) et vous prendra environ une heure en marchant tranquillement. Attention : il n’y a pratiquement pas d’ombre sur le chemin et vous aurez soif. C’est là la plus grosse erreur que nous avons commise. Nous n’avions plus d’eau avant d’avoir fait la moitié du chemin du retour. Nous étions partis avec 3 litres pour deux et ne sommes restés que trente minutes sur la plage. 1,5 litre par personne, c’est beaucoup trop juste.
La plage était déserte : seulement un bateau privé est venu accosté.
○ Quelques conseils pour s’y rendre par voie terrestre○
• Il y a près de 10 km pour se rendre à l’église de Agios Ioannis, et c’est presque intégralement de la piste. C’est peut-être faisable en scooter avec prudence, mais nous vous conseillons vivement le quad (la location coute environ 30-40 € la journée à la Chora).
• Il y a deux églises nommées Agios Ioannis à Astypalée. Ne vous trompez pas. Celle qui vous intéresse est celle qui se trouve à l’extrême Ouest de l’ïle.
• La bonne piste n’est pas forcément évidente à trouver. N’hésitez pas à demander le chemin au loueur de votre véhicule (ou aux habitants).
• Vous pouvez vous aider de Google Maps, mais mettez-vous en mode satellite. Le tracé de l’application est très approximatif et peut prêter à confusion, surtout sur les dernières centaines de mètres.
• Pensez à emporter au moins deux litres d’eau par personne (minimum absolu). Prenez-en même trois ou quatre si vous comptez passer plusieurs heures sur la plage.
• Cette plage est vraiment sauvage. Pas de bar, pas de douche, rien. Donc prenez aussi de quoi manger si vous y passez la journée.
• Le sentier n’est pas dangereux, mais il est parfois un peu traitre et glissant. Prenez de bonnes chaussures, fermées et de préférence dotées d’une accroche de type rando.
• Éventuellement, prenez de quoi désinfecter et bander une petite plaie. On s’écorche vite en glissant dans les cailloux, et même si vous ne vous ferez rien de grave, n’oubliez pas que vous êtes loin de tout et que vous ne pouvez pas retourner en ville en 10 mn. (le dispensaire est assez sommaire)
• Sur la plage et sur l’essentiel du sentier qui y mène, vous trouverez très peu d’ombre. Donc chapeau indispensable.