La capitale cubaine a des airs de villes provinciales : calme et sans stress mais loin des clichés et de l’ambiance Buena Vista social Club.
[dropcap]J[/dropcap]e m’attendais à une ville hors du temps, plongée dans les années 50′, coupée de la modernité.
Certes, il y a de ça, la ville reste bien figée dans un passé révolu mais je m’attendais à voir plus de scènes de vie typiques de atmosphère des clips de Compay Segundo, sans tomber pour autant dans la caricature. En fait, cette musique est calibrée pour le touriste. Les jeunes préfèrent nettement le raggamuffin. Et si en 2009, il était interdit pour un cubain expatrié de ramener un ordinateur portable, gps ou téléphone muni d’un GPS, ça n’empêchait pas certains locaux de posséder des Blackberry dernier cri (au marché noir sans aucun doute). Quelques anachronismes commençaient donc à pointer le jour dans cette ville coincée dans les années 50’…
♦ 7 choses qui m’ont frappée dans la capitale ♦
1/ Les vieilles voitures. Les belles américaines des années 1950 donnent un charme fou et incontestable à l’atmosphère de la ville qui côtoient aussi des Lada et Moskvitch importées d’URSS. “Un vrai musée roulant” selon certains, comme l’importation de véhicules par des particuliers a été interdite mais levée récemment, l’achat d’une voiture étrangère reste hors de prix pour un cubain. Certes, Cuba ne se résument pas à ça mais c’est un enchantement quotidien…
2/Aucune boutique. Pour une serial-shoppeuse c’est assez frappant. Et les boutiques d’alimentations sont plutôt cachées. Au centre, dans la “habana Vieja”, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, centre historique, quartier colonial espagnol, bars mythiques nombreux hôtels coloniaux, on peut trouver quelques boutiques pour touriste. Mais on peut surtout acheter des souvenirs au marché.
3/ Aucun panneau publicitaire, ni néon. Seules des affiches exhibant les 3 personnages historiques du pays : Fidel Castro, Che Guevara et José Marti ornent les murs.
Habituée aux messages publicitaires et subliminaux, on est à des années lumières du film “Invasion Los Angeles“…
4/ La monnaie. Seul pays à ma connaissance qui émet 2 monnaies : une réservée aux étrangers et une autre pour les locaux. Les étrangers règlent en CUC, les cubains en pesos (CUP). Et bien évidemment, le CUC vaut plus cher. Pour vous donner une idée, le salaire mensuel moyen à Cuba en 2012 atteignait 455 pesos, soit 19 dollars. J’ai dû faire des sacrés heureux le soir où j’étais à la Casa de la Musica à Miramar et où l’ont m’a dérobé mon appareil photos Sony neuf de seulement 3 jours, acheté la veille du départ, à 400 euros. Soit quasi 2 ans de salaire ici…
[ petit aparté] Pour la petite histoire, j’avais payé une assurance vol à la Fnac, fait une déposition au commissariat à la Havane (pas le meilleur moment de ma vie), j’ai dû en refaire une à Paris et résultat comme on ne m’avait pas traîné par terre ni battue, juste tiré mon sac, la Fnac n’a rien voulu entendre. Tout ça pour dire que les assurances contre le vol… c’est du vol.
Le CUC
5/ Une vie rationnée. Comment vivent les cubains ? Pas bien. Mais ils gardent le sourire malgré tout. Même s’ils ont des livrets d’approvisionnement qui sont des tickets de rationnements limitant la quantité de nourriture, produits d’hygiène, etc. C’est ainsi que des grands-mères m’ont fait croire qu’elles étaient enceintes pour demander du savon ou “caramelos” (bonbons) dans la vieille ville ou la sortie des hôtels. Les enfants aussi viennent vous voir. Quelque soit le pays visité, il faut éviter de donner de l’argent aux enfants. J’avais prévu le coup en lisant avant de partir sur des forums les besoins de la population. Ma valise était donc constituée de vêtements, fournitures scolaires, savons à distribuer aux enfants qui venaient vers moi. J’avais des petites sacoches que j’ai données. Pour la femme de ménage de mon hôtel (l’Hôtel Présidente), je lui avais réservé des échantillons de parfums et des vêtements. Elle me remerciait chaque matin par un petit mot et sculptait des cygnes avec ma serviette en guise de remerciement 🙂
Les vols dans les hôtels étaient souvent mentionnés sur les forums. C’était une façon de me garantit une certaine “tranquillité” en donnant quelque chose ou un pourboire.
Voyageant seule, j’étais sollicitée toutes les 10 mètres par les cubains “Hola Guapa !”. Au début c’est charmant, à la fin, c’est usant. D’ailleurs si vous sortez le soir avec un cubain, attendez-vous à tout payer. Eux ne peuvent pas se permettre. Et inutile de payer dans leur monnaie, si vous êtes étrangers, ils exigeront la monnaie forte.
6/ Internet. Une vraie galère. Seules les institutions et touristes y avaient accès au moment où j’y étais. La lenteur du réseau faisait que j’accédais à ma page Facebook au bout de facilement 7 minutes. Et c’était 2 euros la minute. Je vous laisse calculer la fortune que j’ai mis dedans…
7/ L’architecture coloniale, arcades, balcons, patios andalous participent au charme fou de la Havane. Seulement, les bâtiments décrépissent à vitesse grand V, surtout les édifices bordants le Malecón. Rongés par les embruns, certaines maisons craquelées demeures ouvertes et commencent à tomber en ruine. Et derrière les façades abîmées, la misère guette…
Il m’est arrivé un tas d’histoires à Cuba que je raconterais en détail dans des prochains posts.
Un petit SCOOP pour vous mettre en jambe : j’ai fait passer des valises qui m’a causé quelques ennuis. Je ne vous en dis pas plus…
Stay tuned !
♦ Informations ♦
Type de voyage : culturel, dépaysement, histoire
Avec qui ? : en famille (avec enfants), en couple, entre amis
Quand partir ? : de novembre à début mai
Comment aller à Cuba ? : aéroport international José Martí à 17km de La Havane. Comptez depuis Paris, environ 750 € pour un aller-retour en basse saison.
Durée du vol : 9h40.
Décalage horaire : -6 h
Passeport en cours de validité + Carte touristique :
Pour un séjour de 30 jours maximum, il convient d’être muni d’une carte touristique (formulaire obligatoire, 22 euros par personne à obtenir auprès du consulat de Cuba à Paris. Les agences de voyage et les tours opérateurs français se chargent de cette formalité. Au retour, il fallaut absolument se munir de 25 CUC pour sortir du pays. Mais depuis mai 2015 la taxe de sortie de 25 CUC perçue à l’aéroport serait intégrée au prix du billet d’avion. Se renseigner…
La Bodeguita del Medio
Bar très connu jadis fréquenté par Hemingway …
Callejon de hamel
Cette ruelle surréaliste abrite des œuvres de street art, remplie de peintures et fresques murales en tout genre dont certaines inspirées par la culture afro-cubaine et la santeria. Le dimanche c’est rumba endiablé.
En savoir plus en lisant À LA HAVANE, DU STREET ART À LA CUBAINE AU CALLEJÓN DE HAMEL
El Floridita
Bar célèbre à cocktail connu pour son Daiquiri
Hôtel Ambos Mundos
Bel hôtel idéal pour boire un cocktail à la fraîche…
Souvenirs qu’on trouve au Marché…
Le Capitole (copie de celui de Washington)
Fresque de Che Guevara
Habana Vieja
Le Malecón : digue qui protège la ville de la mer sur plus de 7 km de long et s’étend de la vieille ville à Miramar. Les édifices du front de mer sont lézardés par le temps et rongés par les embruns.
Bici taxi
Édifices en état de délabrement…
Cette photo ne faisait pas partie de mes préférées à l’époque. Mais en revoyant mes photos, j’ai eu un coup de cœur pour celle-ci en la redécouvrant. Elle me fait penser à un tableau d’Edward Hopper…
Ecoles…
Coco Taxi
Intérieur d’une vieille voiture… pas toujours très rassurant…